La guerre des Sambre – Hugo et Iris [Glénat]
Première génération : Hugo et Iris
Faisant suite à Sambre, La guerre des Sambre entreprend en réalité de remonter le temps et de plonger le lecteur dans le passé tumultueux de cette famille torturée. Le premier tome de Sambre débutait alors par le suicide d’Hugo Sambre rongé par son œuvre inachevée « La Guerre des yeux ». Hugo et Iris, le premier cycle de La guerre des Sambre, revient sur la rencontre entre Hugo Sambre et la belle Iris aux yeux rouges et aux cheveux noir de jais.
Au début du XIXe siècle Armand Dessang a marié sa fille au dernier des Sambre, Hugo. Blanche porte leur enfant et le mariage bien qui fasse pâle figure est le seul moyen de faire reconnaitre l’enfant. Unis par intérêt, Hugo Sambre ne nourrit aucune passion pour son épouse et saisit l’opportunité d’aller visiter les mines qui constituent la dot cédée par son beau-père pour échapper à son quotidien et à la pesante demeure familiale.
Au cours d’une descente au plus profond de la mine guidé par son contremaître Horace Saintange, il fait une découverte qui allait bouleversée le cours de sa vie et de sa destinée.
Rêves contrariés, passions étouffées, tourments étourdissants, paraître pour cacher frasques et dettes, tristesse étouffante et craintes paralysantes.
En nous révélant le passé de Hugo Sambre, Yslaire nous entraine dans une spirale toujours plus passionnante. Au printemps 1830, Hugo Sambre ne sait pas encore qu’il s’apprête à son sombrer dans une folie destructrice qui le mènera à la mort (début de Sambre). Sa rencontre avec Iris, la belle aux yeux rouges scellera son avenir et sa théorie sur la guerre des yeux.
Les lieux sont les même que dans Sambre et ne semblent pas avoir rajeunis à la différence de nombreux personnages que l’on découvrent cette fois enfant. Cette unité de lieux et la généalogie des personnages sont parfaites. On retrouve avec un plaisir non feint des personnages communs aux deux générations de Sambre qui gagnent en profondeur. Des points communs qui permettent au lecteurs de se retrouver tout de suite dans le décors et de reprendre ainsi sa lecture sans rompre le charme.
Après avoir lu Sambre, pouvoir en apprendre davantage sur cette famille, sur la théorie des yeux est tout à fait passionnant. Le mystère qui entoure la famille et révélé par bribes ne fait qu’entretenir la curiosité du lecteur mise à l’épreuve. On ne peut que s’enthousiasmer en saisissant le premier tome de Hugo et Iris, pressé d’en découvrir les secrets tout en souhaitant conserver des questions sans réponse pour continuer à jouir de plaisir incontestable qui nous procure cette œuvre majeure. Les 3 tomes lèvent le voile sur des points obscurs soulevés par l’arc principal.
Afin de mener à bien son projet et de développer l’arbre généalogique des Sambre, Yslaire a fait appel à de nouveaux talents pour mettre en scène son scénario. Le cycle est donc servi par un dessin remarquable. Réaliste et profond, la mise en scène est renforcée par une mise en couleur fascinante qui reprend la dualité rouge/noir. Les deux dessinateurs Vincent Mezil et Jean Batisde donnent leur idée des Sambre. Avec un trait plus fin des textures plus riches, le style graphique du cycle Hugo et Iris séduira certaines personnes moins réceptive au travail de Bernar Yslaire.
Lire la saga Sambre dans l’ordre de publication ou dans l’ordre chronologique importe finalement peu. Une fois le nez dedans, on en ressort envouté et impatient de lire la suite de cette œuvre magistrale.
C’est toujours sombre, triste et tragique, c’est fort et beau… splendide !
Deuxième génération : Bernard et Julie
Premier degré d’ascendance : Werner et Charlotte