[Lu !] Comment braquer une banque sans perdre son dentier
ROMAN – Comment braquer une banque sans perdre son dentier, publié chez Fleuve Noir est une invitation à prendre la vie du bon côté, un roman réjouissant porté par un vent de liberté.
Märtha, Stina, Anna-Greta, le Râteau et le Génie, cinq retraités, croupissent au Diamant une maison de retraite qui n’a d’étincelant que le nom. Avec un quotidien rythmé par les interdits et les repas frugaux et insipides, les cinq amis nourrissent un sentiment d’injustice et de rébellion. Sous la supervision de Barbro, la maîtresse du directeur qui gère la résidence d’une main de fer, la maison de retraite a pris des allures de déprime générale avec de nouvelles restrictions appliquées chaque jour sans aucune compassion envers les pensionnaires. Märtha, la meneuse de cette troupe de joyeux choristes, constate que les prisonniers sont mieux traités qu’eux. Les heures de sorties sont respectées, les repas chauds assurés, un travail en atelier possible, la salle de fitness accessible, finalement leur sort semble décidément plus enviable que le leur. Cela n’est pas acceptable ! Märtha échafaude alors un plan dans lequel elle doit convaincre ses amis. Elle élabore un casse dans le but de les envoyer tous les cinq en prison où ils pourront profiter enfin d’une belle vie ! Les apprentis malfaiteurs sont tout de même motivés par quelques valeurs morales et il n’est pas question d’être égoïstes et de semer le mal. Selon eux, les bénéfices de leur délit doivent être reversés aux plus démunis. Puisqu’il n’y a pas d’âge pour se lancer dans le grand banditisme, autant donner une leçon à la société qui rend si peu soin des personnes âgées. Leur cible le Musée National ! Évidemment rien ne va se passer comme prévu ! Une fois la machine lancée, les comparses vont devoir faire face à une série d’événements inattendus, à de grandes inquiétudes et goûter au frisson de l’aventure !
Qui a dit que la vieillesse s’accompagnait de morosité et supprimait toute envie de rire ? La bande de Märtha composée de cinq choristes ami de longue date ont décidé de finir les vieux jours ensemble dans la même maison de retraite. Mais lorsque celle-ci est revendue, il n’y a pas que le nom qui change. Désormais c’est pire qu’une prison… Mais Märtha, fan de romans policiers, a bien une idée pour se sortir de là.
Comment braquer une banque sans perdre son dentier présente très certainement les petits vieux sous un jour nouveau. Fini les décrépis, ils ont envie de profiter de la vie et surtout pas qu’on leur dise quoi faire ni quand. Catharina Ingelman-Sundberg se fait un plaisir de décrire cette association de malfaiteurs flanqués de déambulateurs animé par une énergie débordante.
En enchainant les situations loufoques et cocasses, l’auteur signe un roman rafraichissant et créatif. La cavale des octogénaires leur donne une nouvelle jeunesse et une liberté retrouvée. Les personnages sont hauts en couleurs et plein de ressources. Le décalage entre la perception de la vieillesse, la sagesse supposée des personnes âgées et la volonté des cinq compères de rester dans le coup et surtout actifs va créer des situations décalées et drôles. Sous couvert d’une comédie bien écrite et plutôt bien rythmée, l’auteur pointe du doigt le traitement de la société vis-à-vis des anciens et d’introduire des solutions culotées.
Comment braquer une banque sans perdre son dentier est un roman un peu fou et un brin idéaliste à l’image des cinq camarades. Pleins d’idées et surtout vivifiant, il donnerait presque envie d’être à la retraite.
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Auteur : Catharina Ingelman-Sundberg
Format : Grand format
Editeur : Fleuve Noir
Genre : Comédie policière
EAN : 978-2265097636
Prix : 19,90 €
Date de sortie : 13 mars 2014