Les géants du numérique signent-ils la mort du cinéma français ?
DÉBAT – Décalés et spontanés, les débats des Éclaireurs proposent une autre vision de la culture. Organisés depuis 2017 par les Espaces Culturels E.Leclerc, ils réunissent autour de Frédéric Taddeï et de Michel-Édouard Leclerc les acteurs du monde de la culture.
Le mardi 19 mars dernier lors de la dernière soirée débat organisée par les Espaces Culturels E.Leclerc, Frédéric Taddéi et Michel-Edouard E.Leclerc ont réunit autour d’eux quatre experts du monde du cinéma, responsable de l’Espace Culturel E.Leclerc de Vernon en Normandie, Alexandre Charlot, scénariste (Astérix aux Jeux olympiques, Bienvenue chez les Ch’tis…), Laurent Cotillon, directeur exécutif du Film Français et Pierre Kreidl, responsable de l’Espace Culturel E.Leclerc de Vernon (Normandie) pour débattre de la la question : « Les géants du numérique signent-ils la mort du cinéma français ? ».
Pendant 1h30 ils ont débattu sur ce sujet pour mieux comprendre la révolution que connaît le cinéma français depuis quelques années avec l’arrivée sur le marché des plateformes SVOD.
Selon Frédéric Taddéï, « depuis une décennie, l’explosion du nombre de chaines thématiques et l’arrivée de nouveaux acteurs dans le secteur de la production audiovisuelle ont profondément bouleversé les usages de consommation et l’économie du secteur« . Comme l’a fait remarquer au début de la rencontre Michel-Édouard Leclerc, « en province, on allait au cinéma car à la télévision il n’y avait pas de films. » Aujourd’hui, les plateformes SVOD sont « en train de tuer la télé et le piratage« , précise Franck Ribière, pour qui, il n’est pas incompatible d' »avoir la carte UGC et un abonnement Netflix.«
Au fond, les salles de cinéma ne sont-elles pas les vraies grandes perdantes de ce bouleversement des usages, bien plus que le cinéma lui-même qui continue de vivre et de se faire voir sur d’autres canaux de diffusion ?
Laurent Cotillon ne veut pas enterrer trop vite les exploitants de salles car « on va au cinéma pour une expérience collective […] pour partager une émotion. […]« . Il poursuit en ajoutant que « Netflix ne pourra pas absorber tout le cinéma français. » « Les gens qui désertent aujourd’hui le cinéma à cause de Netflix, ce sont des gens qui allaient voir du pur divertissement et pas du cinéma d’auteur […]. Le cinéma doit rester un regard, une proposition, un langage cinématographique. » a complété Alexandre Charlot.
Retrouvez l’intégrale du débat « Les géants du numérique signent-ils la mort du cinéma français ? »